[texte] Alessandro Vicari, « Éco-design. Processus et hypothèses de travail »
Multitudes, 2013/2 (n° 53), p. 185-190.Alessandro Vicari est architecte et designer, enseignant à l’ESAD d’Orléans et à Strate College. Ses projets, publiés dans des revues et catalogues d’expositions, interrogent des échelles différentes, qui vont de l’urbanisme, à l’architecture et l’objet, dans des catalogues, ainsi que dans des ouvrages collectifs comme le Dictionnaire d’Architecture du XXe siècle, IFA-Hazan, Paris, 1999.
Dans l’article paru dans le no. 2 de 2013 de la revue Multitudes Vicari évoque 3 hypothèses de travail visant à mieux définir le sens du mot éco-design et des diverses pratiques auxquelles il se réfère, ainsi qu’à comprendre comment cette combinaison sémantique peut contribuer à renouer la relation, longtemps interrompue dans la culture occidentale, entre culture et nature.
« Dans l’éco-design, écologie et design se rencontrent : la discipline qui étudie la relation entre l’homme et son milieu côtoie la discipline qui étudie et formalise les objets, les espaces et les comportements. Dans une époque de transition du paradigme moderne au paradigme écologique, ce mot composé se révèle un outil précieux, puisqu’il prône la complémentarité de deux concepts, nature et culture, séparés depuis l’avènement de la modernité. «
Les trois hypothèses de travail évoquées (l’article est très court) sont le réemploi, le bio-mimétisme, le partage (ou “faire avec” la nature).
Ces trois hypothèses sont étayées d’exemples et surtout situées dans un contexte historique, théorique et critique.
« La spécialisation de la connaissance a été à l’origine du paradigme moderne. Cette vision compartimentée du savoir, nécessaire au progrès industriel et technologique, s’est développée par l’affirmation de la méthode scientifique, expérimentale et reproductible, ainsi que par la théorisation d’un espace absolu, homogène, isotrope, infini. Dans ce contexte, un nouvel espace abstrait, l’espace newtonien, se substituait à l’espace naturel, sensible et perceptible, marquant la séparation entre culture et nature. Pendant des millénaires, l’espace naturel, rural, agricole, avait été l’espace du développement de la connaissance empirique et sensorielle, informant l’évolution de la culture matérielle. En rationalisant toutes les formes de relation de l’homme ave la nature, la modernité a imposé une hiérarchie de domination de l’un sur l’autre par le biais de l’intelligence technique, ce qui a progressivement contribué à déposséder l’homme de son milieu tout en reléguant la nature au rôle subsidiaire de stock de ressources, prétendument inépuisable. »
L’article est à lire en entier ici
Exemples et références citées dans l’article
Réemploi
- Vespa
- Baay Xaaly Sene
- Droog Design
- Frères Campana
- Martino Gamper
- Atelier d’architecture autogérée
- Andrès Jaque
- Patrick Bouchain
Bio-mimétisme
- Crystal Palace
- Christopher Dresser
- Giuseppe Penone
- George de Mestral (Velcro)
Partage
- Tomas Libertiny (Vessel, 2011)
- Jan Velthuisen & Ronald Wall