Diplomé·es SITU
Marina Amaral
diplomée 2020Peux-tu te présenter pour nos lecteurices ?
Je m’appelle Marina Amaral et je suis une architecte-urbaniste et artiste brésilienne basée à Bruxelles. Après mes études en architecture à Rio et à Rome, je me suis inscrite au SITU où j’ai pu développer plus profondément une pratique artistique expérimentale.
Actuellement, je travaille comme architecte à la Ville de Bruxelles tout en continuant à développer et à expérimenter avec des cartographies, en participant occasionnellement à des expositions et à des résidences artistiques.
Quels était les sujets de ton diplôme et de ton mémoire de fin d’études ?
J'ai puisé dans mes recherches antérieures sur la dérive comme méthode d'étude de l'espace urbain pour cartographier les couches subjectives du paysage, afin d'explorer les questions liées au thème de la frontière. Ma mémoire et mon projet d'atelier étaient interconnectés et complémentaires, formant un ensemble de théorie et de pratique.
Y a-t-il un projet/APU/WS/voyage/rencontre que tu as fait pendant les 2 années SITU qui t’a particulièrement marqué pour ta pratique actuelle ?
De nombreux moments ont été mémorables, mais je voudrais souligner le voyage d'étude à la Biennale d'art de Venise, où non seulement les œuvres que nous avons vues ont été une source d'inspiration, mais l'exploration de cette ville magnifique et très particulière a été incroyable. En outre, nous avons passé de très bons moments avec nos collègues de classe, ce qui nous a permis de renforcer nos liens et d'avoir des discussions très intéressantes basées sur les interprétations des uns et des autres.
Design = attitude. Quelle est la tienne ?
En utilisant la marche et la dérive comme méthodes d’appréhension de l’espace urbain, je me positionne à la fois comme observatrice et actrice active de la construction physique et symbolique de la ville. Je crois donc que l’équilibre entre observer et écouter d’une part, et se mouvoir et agir d’autre part, définit mon attitude.
As-tu un projet/œuvre/référence particulièrement importante pour toi en tant que designereuse à nous partager ?
L'œuvre A Line Made by Walking de Richard Long est une grande référence pour moi. Elle illustre comment la marche, un geste fondamental et quotidien de l’être humain, façonne le paysage et lui donne du sens. En tant que designer, j’essaie toujours de garder cette idée en tête : l'impact de chaque geste simple, notamment dans l’espace – ma principale matière d’étude – et les significations qu’ils portent.
Dans tes projets actuels quelle dimension du design tu développes le plus ?
Actuellement, je coordonne un grand projet de rénovation qui vise à mutualiser certains équipements publics et collectifs. Dans ce cadre, la dimension du design que je développe le plus est celle de la coordination et de la mise en relation des différents acteurs impliqués. Mon travail consiste à concilier leurs attentes, leurs besoins et les contraintes du projet afin de trouver des solutions cohérentes et adaptées.
Pour quoi étudier SITU ?
Les études SITU m'ont permis d'approfondir les études urbaines avec une grande liberté dans le choix des sujets qui m'intéressaient le plus, tout en m'encourageant à élargir ma vision et à explorer différents médiums et intersections avec d'autres domaines tels que les arts et les sciences sociales. SITU a été complémentaire à ma formation d'architecte et m'a ouvert de nouvelles possibilités, comme le prix ARBA-ESA / Espronceda, qui m'a permis de participer à une résidence artistique à Barcelone et m'a encouragé à aller plus loin dans mes expérimentations.
Louise Skouratko
diplomée 2021Peux-tu te présenter pour nos lecteurices ?
Je suis Louise, 26 ans, française et diplômée de SITU depuis 2022, je suis designer social dans l'espace public et professeure d'arts.
Ma pratique de design est guidée par une envie de répondre à des problématiques d'habitabilité de la ville et des espaces communs via des processus participatif, et de l'action concrète. Sur les projets auxquels je participe je suis souvent multitâche : facilitatrice, designer, constructrice ... Je me dis souvent que je suis "designer généraliste", comme le sont les médecins. Je n'ai pas une pratique de prédilection dans laquelle je suis experte mais plutôt des modalités d'expression de mon éthique qui guide tout le temps ma pratique qu'elle quelle soit.
Quels était les sujets de ton diplôme et de ton mémoire de fin d’études ?
Mon projet de diplôme était en lien avec l'asbl Communa qui fait de l'occupation temporaire de bâtiments vides dans la région de Bruxelles Capitale et le but était d'aménager le rez-de-chaussée d'un bâtiment dont iels commençaient l'occupation en lien avec le quartier. La problématique était la suivante : "Comment faire muter le lieu vers un espace utile, visible et inclusif pour tout le quartier".
Mon projet de mémoire intitulait "FAIRE LE CHOIX D'UN DESIGN ENGAGE : Quelle conversion læ designer doit-iel opérer pour donner un caractère social au projet de design urbain ?" Design J'ai cherché à m'interroger sur la place du designer dans un projet, la notion de design des milieux avec mon projet avec Communa comme exemple de projet situé et contextualisé. Aussi, l'important pour moi était de montrer que le projet de design est un endroit de lien entre les personnes et les vivants d'un milieu avec comme but de valoriser les savoirs expérienciels souvent dépréciés face aux savoirs scientifiques, tout en parlant d'authenticité et de valeurs.
Y a-t-il un projet/APU/WS/voyage/rencontre que tu as fait pendant les 2 années SITU qui t’a particulièrement marqué pour ta pratique actuelle ?
Mon master entier m'a permis de façonné ma pratique est a été un espace et un temps d'expérimentation précieux. C'est mon projet avec Communa qui a été le plus marquant car j'ai réalisé mon projet en vrai dans le bâtiment et que j'ai pu voir l'aboutissement de A à Z de mon idée. Je garde aussi d'excellents souvenirs et sources d'inspirations des cours de Notions de paysage et du voyage à la biennale de Venise de 2019.
Design = attitude. Quelle est la tienne ?
Le design a façonné mon regard depuis le début de mes études dans ce domaine il y a 10 ans. Je pense que le design est un prisme de lecture du monde et de nos sociétés qui nous arme pour le comprendre et y répondre. Il éveille la curiosité et offre un pouvoir d'action dont il faut oser faire -bon- usage.
As-tu un projet/œuvre/référence particulièrement importante pour toi en tant que designereuse à nous partager ?
Pour mot c'est plutôt la notion de facilitation et d'intelligence collective qui est inspirante pour nourrir sa posture de "créateurice" et se détacher de la notion de propriété au projet. A partir du moment l'on imagine un projet et qu'on le fait exister pour des gens, il n'e nous appartient plus.
Dans tes projets actuels quelle dimension du design tu développes le plus ?
En ce moment ma pratique s'exerce auprès de jeunes publics dans un contexte de pédagogie et c'est aussi en tant que professeur que je puise dans mon bagage de designer comme ressource pour questionner l'aspect classique et traditionnel de l'enseignement et toujours penser à des propositions participatives et inclusives, c'est comme ça que le design transparait chez moi.
Pour quoi étudier SITU ?
Pour profiter d'un espace de création ouvert et ajustable qui offre une grande autonomie, avec une équipe enseignante soutenante dans une école artistique pluridisciplinaire.
Noé Stefano
diplomé 2022Peux-tu te présenter pour nos lecteurices ?
Je m’appelle Noé Stefano, j’ai 29 ans. Je suis né et je vis à Bruxelles, j’y ai fait un bachelier en Architecture des Jardins et du Paysage à la HELdB, avant de faire le Master SITU, dont je suis sorti diplômé en 2022.
Quels étaient les sujets de ton diplôme et de ton mémoire de fin d’études ?
Après mon travail de fin d’étude de bachelier, qui portait sur la considération du sans-abrisme dans les aménagements publics, j’ai voulu me concentrer sur la question de l’accès à l’hygiène corporelle dans l’espace public extérieur à Bruxelles : les points d’accès à l’eau, les toilettes publiques, ... avant de ré-ouvrir le sujet sur les notions plus générales de propre et de sale dans l’espace urbain.
Y a-t-il un projet/APU/WS/voyage/rencontre que tu as fait pendant les 2 années SITU qui t’a particulièrement marqué pour ta pratique actuelle ?
Un de nos premiers workshops «On de Senne» où nous avons construit «la plus longue table de pique-nique», m’a permis de me familiariser avec les outils de construction bois et de réaliser qu’avec un peu d’organisation on pouvait accomplir beaucoup en peu de temps. Plus tard, notre rencontre avec Charlotte Burgaud dans le cadre du WS «Récup ton Quartier», un projet d’occupation temporaire dans l’espace public, m’a beaucoup appris sur la débrouille et la résilience.
Design = attitude. Quelle est la tienne ?
Pour moi, en plus de la résilience il s’agirait de l’optimisme : si une bonne étude préliminaire est importante pour mener un projet à bien, il ne faut pas attendre trop longtemps avant de lancer la phase de prototype. On essaye, on constate, on corrige et on répare; Et s’il le faut : on bifurque.
As-tu un projet/œuvre/référence particulièrement importante pour toi en tant que designer à nous partager ?
Je suis avec intérêt le projet d’aménagement d’un étang de baignade à Neerpede, qui, dans la lancée de la piscine en plein air FLOW, contribuerait à réintroduire la baignade dans l’espace public bruxellois.
Dans tes projets actuels quelle dimension du design tu développes le plus ?
Le prototypage : à côté de mes emplois alimentaires j’ai eu l’occasion de travailler dans le cadre de projets d’urbanisme tactique gérés par des antennes de quartier. Le travail d’étude avait déjà été réalisé par les travailleurs sociaux auprès des riverains afin de rendre compte de leurs souhaits en termes d’aménagement. On a ensuite fait appel à moi pour concevoir et construire le mobilier en bois de la phase test, lors de chantiers participatifs.
Pourquoi étudier SITU ?
Pour découvrir des pratiques, trouver un cadre et des outils, s’engager
Corinne Laures
diplomée 2022Peux-tu te présenter pour nos lecteurices ?
Je m'appele Corinne, 28 ans, et j'ai décidé de suivre le cursus de Situ (à l'époque "Design Urbain") suite à mon bachelier de graphiste. Mon mémoire de Bachelier a porté sur une analyse typologique d'un patrimoine industriel où j'ai entre autre analysé l'architecture et la maille urbaine de quartiers ouvriers et l'influence que cela a eu sur ma pratique de graphiste. Le tout m'a dirigé vers la sociologie urbaine, sujet que je trouve très intéressant.
Quels était les sujets de ton diplôme et de ton mémoire de fin d’études ?
Mon mémoire a porté sur l'analyse de l'influence d'un patrimoine industriel construit sur la formation d'une identité ouvrière régionale. Ce mémoire ainsi que mon travail suivent la ligne des travaux de mon diplôme précédent, mais d'un point de vue de sociologie urbaine et d'organisation des villes. J'ai cherché à comprendre l'impact que la présence d'une usine sidérurgique a eu sur l'évolution de la maille urbaine et l'architecture locale ainsi que sur la formation d'une identité locale.
(parallèlement je m'intéresse beaucoup à la question du végétal dans la ville et le guerilla gardening)
Y a-t-il un projet/APU/WS/voyage/rencontre que tu as fait pendant les 2 années SITU qui t’a particulièrement marqué pour ta pratique actuelle ?
Je ne saurais en citer un en particulier car la plupart des workshops, cours ou rencontres m'ont inspirée et passionnée. Malgré des périodes où je me suis sentie perdue dans les sujets de mes projets, tout cours ou workshop m'a rassuré dans ma position de designer. Les WS et APU étaient tellement variés, entre botanique, construction de mobilier à Anderlecht, la découverte et analyse du Moeraske ou les invités de Luc ou Groot Eiland, aucun ne s'est ressemblé et pourtant tous m'ont aidés dans ma pratique.
Je souhaite pourtant particulièrement mettre en avant Alice Finichiu pour m'avoir introduit à la sociologie, sujet qui depuis me passionne, et pour sa patience au fil de mon parcours. Ensuite biensur Abdo Khouri, Louise Lefebvre et Cristina Brachi, qui nous ont accompagnées. Une dernière belle rencontre a été mon référent pour mon memoire, Augustin Schoenmaeckers qui m'a guidé pour un travail dépassant les dimensions d'un simple mémoire d'études.
Design = attitude. Quelle est la tienne ?
Je suis d'avis que tout type de designer, urbain, graphique, mobilier, ... peut (ou doit) prendre position. Toute création est influencée par les biais, vécus et privilèges du designer. Le design n'est jamais "neutre" ou "objectif". Par sa pratique, on peut adopter une attitude et se fixer des principes d'éthique (p.ex. en tant que graphiste, je refuse de fournir mes services à une société d'armement). Il s'agit d'un choix que tout designer doit faire au fil de sa carrière, si iel est d'accord de travailler pour n'importe qui. Ceci s'adresse surtout au aménageurs d'espace public, publicitaires, etc. car leurs choix finissent par avoir un impact considérable sur la vie des usagers. Pour moi le design ne doit jamais exclure ou dénigrer.
Lecture que je recommande à tout designer (toute pratique confondue): Ruined by Design de Mike Monteiro
As-tu un projet/œuvre/référence particulièrement importante pour toi en tant que designereuse à nous partager ?
Je conseille biensur le livre cité de Mike Monteiro. Ensuite les groupes activistes de designers, comme Design4Everyone p.ex, qui font du design un outil de revendication, parfois légales, parfois illégales. Le tout s'aligne à mes principes d'éthique et à mon envie de changer le monde, même à une aussi petite échelle que la privatisation de l'espace public par des terasses de restaurant.
Sur Youtube:
- @NotJustBikes
- @stewarthicks
(J'aimerais ajouter une référence de documentaire sur la privatisation de l'espace public, mais je ne sais plus mettre le doigt sur le nom...)
Dans tes projets actuels quelle dimension du design tu développes le plus ?
Je ne peux que répéter ce que je dis pour l'attitude, je ne veux plus que mes capacités ou services soient utilisés pour manipuler ou exclure. Je continue de voir des situations dans le développement urbain qui pronent le contrôle, l'exclusion et le profit au lieu de l'inclusion et accessibilité. Actuellement je cherche d'accéder à un job qui me permet de contribuer à un développement urbain durable et juste.
Pour quoi étudier SITU ?
Étudier SITU c'est se conscientiser et rendre compte que l'espace public est en danger, voir un danger pour une partie des utilisateurs, ce lieu de rencontre qui devrait être accessible à tout le monde, devient privatisé, excluant, hostile. Ce cursus permet de comprendre les enjeux, comment comprendre et parler aux usagers et comment agir pour ne pas contribuer à cette situation.
Felicie Sionneau
diplomée 2023Peux-tu te présenter pour nos lecteurices ?
Bonjour, je suis Félicie et j’ai été diplômée du master Design Urbain en 2023 après avoir réalisé une licence en Géographie et Aménagement en France. Je m’intéresse aux relations entre art, territoire et lien social. En associant l’étude des territoires et le design, je souhaite explorer les intersections entre l’environnement et les pratiques artistiques pour développer mes recherches autour des dynamiques sociales, tout en abordant les défis contemporains (questions sociales, environnementales, politiques…). En utilisant des outils variés issus du design, je façonne des rencontres par lesquelles l’humain se reconnecte à son environnement, transformant les lieux en espaces d’échanges et de possibles. Ma démarche est basée sur la marche, la récolte, la cartographie, l’observation ainsi que l’action. En 2024, je co-fonde le collectif itinérant LIERre, visant à explorer les territoires et proposer des ateliers aux habitant·es autour de la transformation des ressources locales et du partage de créations.
Quels était les sujets de ton diplôme et de ton mémoire de fin d’études ?
Pour mon diplôme, j’ai travaillé sur la question du genre dans l’espace public. Ce projet s’intègre dans le programme Focus Filles du contrat de quartier de Saint-Gilles et répond à une problématique liée à la visibilisation des jeunes filles du quartier dans l’espace public. Après une étude de terrain, une analyse du parc et une carte de références, le projet s’est orienté vers la création d’un cinéma en plein air dans le parc Germeau. Plusieurs ateliers en non-mixité ont été menés afin de sensibiliser à des pratiques genrées, au réemploi en réalisant des assises avec des matériaux de récupération pour proposer une projection et ainsi rassembler les habitant·es du quartier. Ce projet a été l’occasion d’expérimenter et de surmonter certains obstacles par la construction d’outils de terrain.
Pour mon mémoire, j’ai choisi d’explorer les multiples dimensions de la cartographie collaborative. Cette recherche, je la vois comme un outil de partage des différentes manières de pratiquer la cartographie collaborative selon des contextes variés. Pour mieux comprendre les enjeux autour du sujet, je me suis appuyée sur les travaux de géographes, sociologues et de quelques collectifs et artistes, qui avaient également un regard réflexif sur leurs projets.
Y a-t-il un projet/APU/WS/voyage/rencontre que tu as fait pendant les 2 années SITU qui t’a particulièrement marqué pour ta pratique actuelle ?
Il y en a plusieurs, mais un projet qui m’a marqué est le premier workshop de rentrée réalisé en master 1 et qui s’appelle Sous l’usager, l’humain. C’est un projet collectif de revalorisation du passage de Milan devant l’ISELP (Institut Supérieur pour l’Etude du Langage Plastique) par la création de « sculptures utilitaires ». Accompagné·es des étudiant·es des Masters Architecture d’Intérieur et Design Textile, nous avons réalisé du mobilier urbain et une signalétique afin de permettre aux usagers et passagers du lieu de se poser dans cet espace. Cela nous a directement appris à travailler avec des acteur·rices du territoire en réalisant un projet concret avec un budget.
Design = attitude. Quelle est la tienne ?
J’aime expérimenter, emprunter des chemins parfois inattendus, et voir dans chaque obstacle une occasion de transformation. Chaque détour, chaque imprévu nourrit ma manière de penser et d’agir. J’ai besoin de cette liberté, de cette malléabilité pour adapter mes actions, pour laisser place à l’intuition et à l’émergence de nouvelles idées en fonction des rencontres et des territoires.
Pour moi, le design est un outil de co-création et de médiation, un moyen d’ouvrir des espaces de dialogue entre les publics, le vivant et le non-vivant. Il permet de construire des choses concrètes tout en questionnant les logiques dominantes du capitalisme et du consumérisme. Dans cette approche, l’inclusivité et la convivialité sont essentielles : elles créent les conditions pour que chacun puisse prendre part au processus.
Je veux imaginer d’autres manières d’habiter le monde, de tisser des liens, en ancrant mes projets dans une dynamique sociale, écologique et militante. Chaque terrain devient un espace de découverte où l’on peut expérimenter ensemble, remettre en question, et inventer d’autres possibles.
As-tu un projet/œuvre/référence particulièrement importante pour toi en tant que designereuse à nous partager ?
Alors, il y en a plein mais sur Bruxelles, j’adore suivre les actions du collectif néerlandophone Dear Pigs. Ils réalisent des interventions artistiques et collaboratives dans les espaces publics. Il travaille avec les habitant·es, les écoles (…) pour co-créer des projets qui favorisent la mixité, l’inclusivité, la transformation des espaces... Ils ont notamment imaginer de nouvelles formes de faire commun et d’habiter un parking, celui à Bizet. Avoir ces espaces de liberté me semble une richesse pour tous·tes.
Dans tes projets actuels quelle dimension du design tu développes le plus ?
Dans mes projets actuels, la dimension du design que je développe le plus est celle de la co-création. Actuellement, avec mon collectif on construit un chariot mobile, qui nous sera un outil pour partir à la rencontre des habitant·es et usager·ères afin de tisser des liens sur des territoires variés. Je recherche des moyens de penser les espaces communs de manière collaborative et de favoriser la rencontre de l’autre. Le design devient ainsi un outil d’échange, de transformation et d’appropriation collective. Il s’agit de créer des espaces où chacun·e peut s’exprimer, proposer et interagir. Avec mon collectif, on a cette volonté d’imaginer ensemble des alternatives plus justes, inclusives et durables.
Pour quoi étudier SITU ?
Rejoindre SITU c’est avoir la liberté d’expérimenter, de développer une approche personnelle tout en formant un collectif à travers une diversité de projets. Ces derniers permettent la rencontre d’acteur·rices du territoire, en prenant en compte plusieurs enjeux tels que les questions écologiques, sociales, culturelles… Le master offre un espace privilégié pour explorer, interroger et co-créer des solutions face à des défis contemporains, tout en laissant une place importante à nos imaginaires, aux alternatives possibles.
Eleonora Locatelli
diplomée 2024Peux-tu te présenter pour nos lecteurices ?
Je suis née en Italie, là où j’ai grandi et où j’ai fréquentée mes premières années d’étude universitaire. Après un diplôme en Arts décoratifs et Environnement je suis partie à Bruxelles pour rejoindre l’équipe de Design Urbain de l’Académie de Bruxelles. J’ai pu mettre à l’épreuve le français appris à l’école et en me rapprochant petit à petit des autres j’ai appris à connaître l’espace qui me côtoyait. Le rapport que j’ai avec ce dernier a toujours été mesuré en rapport à la mesure des liens construits. Aujourd’hui je suis rentrée en Italie mais je sens que l’espace dans mes poches a doublé.
Quels était les sujets de ton diplôme et de ton mémoire de fin d’études ?
Mon intérêt a toujours eu quelque chose à partager avec le délaissé... dans mon mémoire “D’épluche en épluche” j’ai voulu parler de ce qui se passe au Marché des Abattoirs d’Anderlecht chaque dimanche. Après avoir connu l’ASBL Cultureghem je me suis dédié à ce monde hybride, moitié humain et moitié végétal. Les déchets organiques ne sont jamais des déchets, ils sont plutôt des ponts entre cultures, des attracteurs d’histoires, des raisons et des moyens de lien... C’est très beau de repenser à cette expérience tellement riche de rencontres attentionnées.
Y a-t-il un projet/APU/WS/voyage/rencontre que tu as fait pendant les 2 années SITU qui t’a particulièrement marqué pour ta pratique actuelle ?
Surement le Workshop avec Camille Thiry “le confort dans le milieu urbain” m’a laissé des souvenirs inoubliables. Camille nous avait demandé de penser au lieu de confort qu’on trouve autour de nous dans l’espace public. Je me rappelle d’avoir choisi une pierre chaude posée au sommet d’une montagne. C’est chouette si je pense qu’elle ne nous avait rien imposé par rapport à la distance de ce confort à la ville. En ce moment, là d’où j’écris, j’ai dû m’éloigner un peu de la ville. Ici je trouve la pierre chaude de mes rêve mais, je sais combien ça coûte de la chercher en ville et combien ça vaut aussi quand on en trouve une.
Design = attitude. Quelle est la tienne ?
S’asseoir, regarder, dessiner ou bien retenir et, surtout, glaner. Ramener quelque chose en arrière, en particulier si cette opération demande de l’effort. Mémoriser l’état d’âme et les odeurs ressentis. Après, j’ai beaucoup à travailler pour que cette attitude se fasse moins chaotique. Même si c’est encore à travailler, il faut prendre soin de tous ces ressentis!
As-tu un projet/œuvre/référence particulièrement importante pour toi en tant que designereuse à nous partager ?
Si! Ça fait des années que j’ai découvert le projet “The Traveling Kitchen” de l’artiste palestinienne Vivien Sansour. Cette artiste est engagée dans la préservation de la biodiversité et à la résilience des communautés menacés, derniers bastions de résistance à la privatisation de notre source de vie : la semence. Derrière un plus grand travail de répertoriage de graines, “Palestine Heirloom Seed Library » il y a cette Cuisine Itinérante. Cette œuvre, conçue comme un projet éducatif et d’engagement social interactif, engage un public plus large dans la conversation sur le patrimoine bioculturel, l’agrobiodiversité et le processus de coévolution qui se produit à travers les activités humaines, sur le terrain et en cuisine. Travaillant avec l’artiste et designer Ayed Arafah, Vivien a construit une cuisine qui se démonte et s’adapte à l’arrière de la voiture. « The Traveling Kitchen » est comme une graine. Elle agit comme un catalyseur pour faire émerger une conversation sur notre patrimoine biologique et engage les gens à jeter un coup d’œil plus approfondi à leurs histoires personnelles et à leur relation avec ce qu’ils mangent.
Dans tes projets actuels quelle dimension du design tu développes le plus ?
Je cherche toujours à faire le lien entre humain et non humain. Ce qui m’intéresse aujourd’hui c’est le pouvoir narratif des objets. Parler autour de quelque chose... c’est facile à faire quand il y a un feu qui brûle pour nous réchauffer l’âme et les os! Quelle envie de créer des objets qui cherchent, humblement, à créer ce type d’intérêts... des objets qui sachent coaguler l’attention, de ralentir la vitesse habituelle de façon naturelle, sans forcer ni imposer !... J’espère d’avoir rendu l’idée.
Pour quoi étudier SITU ?
Si on se pose des questions autour de l’espace, étudier SITU c’est la façon pour sortir du singulier et regarder ailleurs. Développer une ligne personnelle, c’est peut-être pas trop intuitif à voir, mais ça demande de se confronter. Apprendre depuis les sensibilités d’autrui et entre temps dessiner une ligne plus ou moins droite. Le résultat est toujours un dessin, une trace, quelque chose qu’à regarder rassemble à la trace de bave brillante que laisse la limace pendant la nuit.
Tomi Woo
diplomé 2024Can you introduce yourself for our readers?
Hello, I am Tomi Woo.I graduated in 2024.I am passionate about understanding people’s lives, histories, and cultural backgrounds.I am curious.
What were the subjects of your diploma and your final thesis?
My Project is : Flooding Vision / Future Imagination ; Urban Landscape In Extreme Weather. The project explores the relationship between cities and water, and imagines the future in the form of materials.
My final thesis is : User / Size / Location:Intention of “ BASHO ” “ 場所 ” / “ばしょ”. Trying to understand fundamentally what ‘SPACE’ is.
Is there a project/APU/WS/trip/meeting that you did during the 2 years of SITU that particularly marked you for your current practice?
At the beginning of the journey I attended the ‘Feral 2022’. The experience of walking through the city/feedback/response/form of expression are very novel and inspirational .
Design = attitude. What is yours?
You have to stay curious about the world.To understand/discover/create, and finally express in your own aesthetic form.
Do you have a project/work/reference that is particularly important for you as a designer to share with us?
Project: Habitat 67 /Designed : Moshe Safdie /Location: Montreal,Canada/ Year: 1967
Gardens/Fresh air/Privacy/Multi-levelled environments/Community/Future/Life/Architecture
In your current projects, what dimension of design do you develop the most?
Regardless of the level of urban development, the community relations are the core. Know your neighbourhood!
Why study SITU?
With a background in interior design, I participated in different projects during my practice. I want to know more and be able to participate in challenging /large scale projects.